Impressions d’Assise

La seule direction pour nous est de marcher dans les pas de Dieu en suivant ce que nous recevons. Dieu nous préparera, sans que nous sachions comment il l’accomplit. C’est à nous de l’accomplir, en suivant Dieu qui nous précède. (Bapak, Coombe Springs 13 aout 1959).

Ils vinrent d’Europe, et des autres continents. Ils vinrent d’Allemagne, d’Angleterre, d’Angola, d’Argentine, d’Australie, d’Autriche, de Belgique, du Canada, du Chili, de Colombie, de Croatie, du Danemark, du Congo, de l’Équateur, des États-Unis, d’Espagne, de France, de Grèce, de Hollande, de Hongrie, d’Inde, d’Indonésie, d’Irlande, d’Israël, d’Italie, du Liban, de Lituanie, de Moldavie, de Norvège, du Pérou, de Pologne, du Portugal, de Russie, de Suisse, de Turquie, d’Ukraine, de Zambie. Ils vinrent en avion, en train, en bus, en voiture. Ils voyagèrent de jour, de nuit, suivant différents parcours et correspondances. Ils étaient près de 400, et se retrouvèrent à Assise, en Ombrie, fin octobre de l’an 2022.

Il est minuit passé. Les phares du bus éclairent une portion de route qui émerge de la nuit noire. Le conducteur concentre son attention sur cet espace fugace, que rythme le défilement des balises latérales. Au loin quelques lumières indiquent la présence d’une agglomération, esquisse la silhouette d’un édifice. Parfois l’une d’elle grandit, se rapproche rapidement. C’est une voiture qui roule sur la voie opposée. Les passagers se sont assoupis pour la plupart. Les heures passent, puis au loin apparait une myriade de points brillants. Le conducteur sort du silence, et annonce que nous sommes arrivés à destination. La haut, l’étoilement émane de l’ancienne ville et de la basilique, où repose Saint François.

Ils revirent des visages connus, amis, et aimés. Ils se saluèrent, s’embrassèrent, s’étreignirent. Ils donnèrent et prirent des nouvelles. Ils firent la connaissance d’autres, qui inconnus leurs semblaient néanmoins familiers et proches.

Une conférence de Bapak est projetée. La voix le pénètre, et comme souvent, une phrase résonne avec son état intérieur et l’éclaire soudain. Bapak est présent et continu de lui indiquer le chemin.

ils adorèrent Dieu, et pratiquèrent le latihan de Subud, le matin, le soir, et parfois dans la journée. Ensemble, Les yeux clos, se soumettant au pouvoir de Dieu, attentifs à la vibration née au profond d’eux, ils se déplacèrent, chantèrent, dansèrent, tournoyèrent, rirent, levèrent les bras, se prosternèrent, chacun selon sa manière et sa mesure. Leurs mouvements s’entrecroisaient sans qu’ils ne se gênent, leurs voix se mêlaient en un chœur fluctuant.

Debout, ils forment un cercle. L’un d’eux demande à recevoir ce qu’est l’amour de Dieu pour chacun, puis ce qu’est pour chacun son amour pour Dieu, et enfin, ce qui manque afin que leur amour pour Dieu soit complet. Ils le reçoivent. Le ressenti prend l’entièreté de son etre, et se déploie encore longtemps après. D’autres demandes sont énoncés, d’autres réponses surviennent.

Lors des repas, des réunions, des rencontres organisées ou impromptues, des ateliers, des spectacles, des pauses, des promenades, ils discutèrent, échangèrent, écoutèrent, participèrent, travaillèrent, regardèrent, partagèrent, et eurent le sentiment de former ensemble une fraternité, que rendait possible Celui qui les guidaient chacun intérieurement.

Un soir, il la croise sur l’allée qui le mène à l’hôtel. Elle s’y rend aussi, et âgée, se déplace avec lenteur. Elle lui demande de l’accompagner, car sa présence la rassurerai. Il accorde ses pas aux siens. Elle se souvient des mots de cette langue apprise autrefois, et ainsi, ils conversent au gré de leur marche. Arrivés, ils se séparent, comblés par ce moment partagé.

Ils se rendirent dans les villes historiques d’Assise, de Péruge, de Spello, de Spoletto, édifiées sur les collines, qui dominent la plaine et le paysage environnant. Parmi les groupes de touristes, de pèlerins, ils déambulèrent dans les rues, les ruelles, les passages, Ils s’assirent aux terrasses, traversèrent des places, des jardins, entrèrent dans des basiliques, des églises, des chapelles, et virent d’innombrables et splendides peintures, fresques, mosaïques.

Au tournant d’une rue étroite, tout à coup, ils se trouvent face à la cathédrale en contrebas. Le clocher se dresse vers le ciel bleu. La façade de pierre blanche, ajourée de rosaces, et ornée d’un tympan doré, resplendit au soleil. Un emmarchement, puis un grand parvis en brique, les entrainent jusqu’au portique d’entrée. Ils le franchissent et pénètrent dans la nef, vers d’autres découvertes.

Les journées furent ensoleillées et douces, les nuits fraiches. Les jours furent intenses, les nuits courtes.

Pendant un atelier, il modèle la terre les yeux fermés. Ses mains se familiarisent peu à peu avec l’argile humide et collante. Puis il reprend l’exercice les yeux ouverts, mais désormais ses mains se sont libérées de l’emprise du regard et s’expriment d’elles même par le toucher qui entreprend la matière. Ses yeux assistent au travail des mains, d’où émerge une forme qu’il ne connait pas encore.

Le huitième jour, ils se saluèrent et se séparèrent. Ils remercièrent pour tout ce qui leur avait été donné. Ils reprirent bus, voiture, train, avion, et s’en retournèrent chez eux, dans leurs contrées et villes respectives. Ce qu’ils avaient vécu chacun, et partagé ensemble, portait la promesse de se déployer vers d’autres.

Irfan (texte et photos)

Aveuglements (conte)

L’état des passions et l’état de pureté sont côte à côte, ils sont semblables, mais différents. Quelqu’un de pur doit toujours faire face à ce qui n’est pas pur. C’est pourquoi l’on dit que le ciel et l’enfer sont proches l’un de l’autre. Nous devons toujours être vigilants et instamment nous en remettre à la grandeur de Dieu. (Bapak, Leicester, le 8 juillet 1970)

Dieu sait chaque seconde où vous en êtes. Il le sait, c’est ainsi (Bapak, Hambourg, le 20 juillet 1970)

Un groupe d’amis vivait dans une ville. Une dizaine d’hommes et de femmes, de parcours et d’âges divers, qui partageaient un même amour pour Dieu. Quel que soit la saison et les circonstances, ils se retrouvaient chaque semaine pour pratiquer la dévotion qui éclairait leurs âmes. Malgré leurs singularités, un sentiment fraternel les unissait, et ils appréciaient chaque fois le plaisir de se revoir. Éloignés les uns des autres, ils louaient pour leurs rencontres, un local de dimensions modestes mais suffisantes, dans une rue calme d’un quartier du centre.

A, L’un d’entre eux, se distinguait par sa vivacité, son éloquence, et le charme de sa personnalité. Il suscitait naturellement l’assentiment enthousiaste des autres, jusqu’à apparaitre indispensable à leur association, qu’il menait de fait. B, un ami proche de A, vivait seul dans une autre ville. Il venait à l’occasion le visiter et communier avec les amis. Un jour, A décida qu’il était temps d’abandonner leur location et d’acquérir une maison, que le groupe pourrait investir à sa guise. Il convainquit ses compagnons de son projet et persuada B, qui possédait quelque argent, de participer au futur achat. ils consultèrent les agences immobilières et choisirent les annonces intéressantes. Un samedi matin, A, B, accompagnés de deux autres amis, prirent une voiture, et traversèrent la ville jusqu’à atteindre les faubourgs. À une quarantaine de kilomètres, ils visitèrent une première maison. Entourée d’un jardin arboré, construite en brique, coiffée d’un toit de tuile, elle s’ouvrait sur un intérieur paisible et confortable. Ils l’explorèrent longuement, A imaginant l’usage et l’aménagement de chaque pièce. Plus tard, ils reprirent la route, à destination d’une seconde maison. Celle-ci, blanche, isolée, se dressait sur plusieurs niveaux. A refusa d’y entrer, estimant qu’elle n’était pas appropriée. Les autres la visitèrent sans enthousiasme. En fin d’après-midi, ils revinrent à la ville. Dans la voiture, A déclara que la première maison était le bon choix et qu’il fallait l’acheter. Les quatre compagnons se rendirent à l’agence, et après lecture du contrat d’achat, B signa sans hésitation. Le soir était venue lorsqu’ils ressortirent, et l’un d’eux saigna soudain du nez. Le périple de la journée avait été fatigant, et l’incident passé, chacun rentra chez soi. B prit le train pour rejoindre l’autre ville.

La nuit fut difficile. A fut pris de fièvre, et la maladie l’accabla. B dormi peu et se réveilla en proie à l’angoisse. Il s’était engagé dans un achat qu’il n’avait pas les moyens d’honorer. Son pécule lui permettait de vivre au quotidien, mais pas d’acquérir une maison. B vit l’erreur qu’il avait commise. Il avait suivi sans discernement le désir de A, afin de lui complaire. A, dominé par une volonté aveugle, ne s’était pas soucié des possibilités de son ami, et profitant de l’influence qu’il exerçait, avait abusé de sa faiblesse. B n’entrevoyait aucune solution. S’il refusait l’achat, il perdrait une partie de son argent, et serait soumis au discrédit de A et de ses amis.

Quelques jours plus tard, l’agence contacta B. Pour des raisons inconnues, le propriétaire renonçait à la vente. Le contrat était rompu. La providence libérait B. Il remercia Dieu pour la grâce qu’Il lui accordait, et sollicita son pardon. A s’enferma dans le silence, et nul ne sut ce qu’il éprouva. Les deux amis ne se revirent jamais.

Certains dirent que cette histoire était véridique et qu’elle témoignait des passions humaines et de la bonté divine. D’autres affirmèrent qu’elle n’était qu’une invention aux desseins oiseux et inavoués. D’autres encore, jugèrent ce débat inutile, suggérant que cette histoire valait par sa simple existence, et qu’elle résonnait intimement pour ceux qui lui prêtaient attention.

Irfan (texte), Le Caravage (peinture, La vocation de saint Matthieu, détail, 1600)

Anniversaire de Bapak, le 25 juin 2022

Tout membre Subud qui porte en lui la compréhension de ce que sont les bienfaits et l’utilité du latihan kedjiwaan sera un point à partir duquel Subud peut s’étendre (Bapak, Sao Paulo, le 31 mai 1981)

Cette année, l’anniversaire de Bapak fut l’occasion pour le groupe Subud de Paris-Île-de-France de se retrouver lors d’un événement particulier. Après la longue période de restrictions dues à la pandémie cette cérémonie festive était bienvenue. A l’initiative de Lisa et Trisnani le programme prévoyait, un latihan, une réunion de groupe, un repas commémoratif, ainsi qu’un concert et une exposition de travaux artistiques. La date du samedi 25 juin fut retenue, et la participation de chacun sollicitée.

La veille au soir, Éric et Lisa, aidés de Lucie et Irfan travaillèrent à l’accrochage des peintures et dessins dans la grande salle du rez de chaussée, Trisnani et Lydia décorèrent celle de l’étage.

Le samedi matin, plus d’une vingtaine de personnes était présente. Le Latihan commença à 10h, suivi par quelques tests proposés par les aides. Une réunion du groupe s’ensuivit autour du nouveau président Armand B, où furent évoqués la vie du groupe et ses activités futures.

À midi, Trisnani au piano et Atikah au chant, offrirent un moment musical. Présenté comme un voyage sentimental, elles jouèrent des œuvres de Mark James (Always on my mind), Gluck (O del mio dolce ardor), Carissimi (Vittoria, mio core !). l’éloquence du chant d’Atikah accompagnée par la finesse de jeu de Trisnani évoquèrent tour à tour les sentiments d’amour, de mélancolie, d’enjouement, voire d’humour. Elles furent chaleureusement applaudies et jouèrent en rappel la dernière chanson au rythme soutenu.

A 13h00, dans la salle de l’étage, une longue table fut dressée avec les mets préparés. Armand B évoqua la mémoire de Bapak lors de ses anniversaires à Cilandak, et après un moment de recueillement nous partageâmes le repas en son hommage.

L’après-midi, l’exposition de peintures et dessins fut inaugurée et vint clore en beauté cette journée. Elle présentait des travaux d’Éric S, Lydia C, Lucy L, et Irfan L. Chacun disposait d’un pan de mur, assemblages de matières composites d’Éric, pastels sur fond noir de Lydia, peintures aux techniques variées de Lucy, et dessins à l’encre sur papier d’Irfan. Travaux singuliers, démarches personnelles, où s’exprime la part du mouvement intérieur qui les inspire.

En prolongement de cette rencontre réussie, une autre est prévue mi-septembre en dehors de Paris, où seront également invités les groupes de Mayenne, Belgique, et Nord-Est.

Irfan (texte et photos)

Dénuement (récit)

L’état le plus élevé qu’un être humain puisse atteindre dans sa vie est seulement de devenir un instrument de Dieu. (Bapak, Bandung, 22 mai 1965)

I se préparait, et les difficultés s’accumulaient. Un soir, son fils ainé ressentit les premiers symptômes de la maladie. Le virus de la Covid l’avait atteint. Il s’isola dans sa chambre. Dix jours de fièvre, de douleur, et de fatigue s’écoulèrent au gré du développement de l’infection. I s’assura des dispositions nécessaires, veilla aux soins et besoins de l’enfant. Le garçon dormait beaucoup, mangeait peu, perdit le gout et l’odorat. Il endurait patiemment son état. Au fil du temps et lentement, il se rétablit. Guérit, il rentra chez sa mère. Resté seul, et selon le calendrier prévu, I commença le jeûne du Ramadan. La 4 ième nuit, un rêve l’avertit.

Il voyage, accompagné d’une jeune femme. Ils traversent un paysage à l’aube, et aperçoivent au loin plusieurs ponts ravagés. leurs assises se maintiennent, mais les voies qu’elles soutenaient ont été dévastées, brulées. Désormais, chemins de fer, routes, et rivières ne peuvent plus se croiser. Plus tard, lui et sa compagne s’approchent de l’entrée d’un tunnel ferroviaire. L’étroite galerie renferme une voie à sens unique. Y pénétrer est dangereux, car un train peut survenir à tout moment, et la paroi offre peu d’abris pour se protéger. Un homme enferme dans le creux d’une poutre en bois, un document lié à la personnalité de I. L’homme clos le couvercle et inscrit un nom dessus, puis dépose la poutre sur un tas d’autres amassées sur la voie. Lorsque le train passera elles seront emportées. Plus tard, I retrouvera la poutre et le précieux message qu’elle contient.

Le lendemain, il ressent à son tour les marques de l’infection. Fièvre, migraine, fatigue, toutes intenses, envahissent son corps. Face à cet ébranlement imprévu, I interrompt le jeûne. Les jours qui suivent l’éprouvent continument. Un irrépressible besoin de dormir sape sa volonté, annihile sa faculté de penser et d’agir. Incapable de travailler, il délaisse ses obligations. Selon les heures, son corps tremble de froid, des douleurs apparaissent, puis se dissipent. Parfois, il perd la mémoire immédiate, commence une action, puis ne se souvient plus de la suite à lui donner. Les taches les plus ordinaires, se lever, manger, se laver, se coucher, requièrent qu’il rassemble toute sa volonté, suscite le peu de ses forces, afin que péniblement il parvienne à les accomplir. Les nuits, il se réveille plusieurs fois en nage, change draps et vêtements, se rendort pesamment, pour émerger plus tard dans le même état. Des pensées chaotiques traversent son sommeil et recherchent inlassablement une résolution qu’elles n’obtiennent pas. Le réveil matinal rend évident que ce ne furent que cauchemars. Parfois, un rêve isolé l’éclaire.

Le ciel est parcouru de lourds nuages que pousse un vent tumultueux. Soudain, un cercle d’eau claire troue la nuée, au travers duquel apparait le bleu de l’azur. Le cercle se creuse et prend l’aspect d’une belle coupole transparente. Il remarque que le couvert nuageux est parsemé d’autres ouvertures qui possède la même capacité à se transformer.

A présent, un dégout profond l’habite qui le contraint à refuser la plupart des aliments. Cette nausée s’étend bientôt à son environnement matériel. Une nécessité intérieure le presse de se débarrasser des objets et affaires personnels, qu’il considère dorénavant obsolètes, inutiles. Dans les rares moments de répit physique, il abandonne, liquide, l’attirail qui l’encombre. Plus tard, ce sont les souvenirs qui remontent et envahissent ses pensées. Les événements les plus médiocres et pénibles de son passé reviennent et le submergent. Il ressent l’affliction qui fut la sienne, celles des siens, proches et anciens, celle de sa mère anéantie par la maladie, celle de son jeune fils tourmenté par la peur. Il perçoit la lignée sans fin de ses semblables, soumis aux difficultés, à l’échec, à la souffrance. L’éternelle et insupportable condition le saisit de vertige. Las, démuni, impuissant, il renonce et remet la totalité de ce qu’il éprouve à Celui qui la créé et le mène. Le ressort de sa volonté est rompu, ses armes ont chu.

Dès lors, le temps se déroule selon le même lent et sévère cheminement. La maladie progresse. Après les sinus, ses bronches sont désormais touchées. Dans le profond remuement dont il est l’objet, il perçoit néanmoins que le corps résiste, qu’un travail intérieur s’élabore dont fièvre, fatigue, et douleur ne sont que l’écho. Le mouvement intime persiste à soutenir son être. Il écoute sa monture, s’accorde à ses besoins et ses limites. Par la fenêtre, il voit le printemps qui se déploie. Les feuilles remplacent peu à peu les fleurs et leurs teintes vertes s’affirment. Pour l’heure, ce frémissement lui demeure lointain et étranger. Au matin du dixième jour, la fièvre disparaît. L’éprouvante traversée se termine. Des traces perdurent qu’il lui faudra patiemment soigner par la suite. Intérieurement, la table est rase, les outils sont rangés. Il ouvre la porte. Continuer lui est donné.

Irfan (texte et dessin)

Paris-Ile-de-France, portrait(s) de groupe

Vous devriez déjà être capables de commencer à trouver comment utiliser votre intellect en accord avec la direction et le pouvoir de Dieu Tout Puissant. Vous devriez être capables d’utiliser ce que vous avez reçu dans le latihan kejiwaan dans votre vie extérieure. Vous devriez être capables de connaître le lien entre votre âme et celle de quelqu’un d’autre, en d’autres termes entre vous et vos frères et sœurs. (Bapak, Washington, le 1er juillet 1981)

Djamal, Dahlan B., Loréna, Héloïse, Sophie, Armand B., Khaled, Heinz, Rosette, Lydia, Richard, Emanuel, Rosalinde, Sarah, Ludovic, Arnaud, Florence, Matthew, Daniela, Jean-Marc, Juan, Henri, Miriam, Jacques, Laurent F., Maxime, Bénédicte, Marie Françoise, Surya, Cedic, Nurul, Mahrus, Catherine K., Félix, Sunder, Héliade, Amar, Ivan, Catherine L., Dahlan L.R., Faustine, Rosanne, Irfan, Lucy, Atikah, Baruti, Solange, Silvana, Laksar, Laurent M., Murtiati, Alicia, Sylviane, Reine, El Madani, Lisa, Bastien P., Abdul Haq, Bastien R.C., Bernard, Richenda, Marc, Éric, Hannah, Armand S., Liliane, Halimah, Brian, Emmaline, Claudie, Mathilde et Trisnani sont les quatre-vingts personnes qui constituent actuellement le groupe Subud de Paris-Île-de-France.

Ils habitent Paris, sa banlieue ou des villes proches. Quelques-uns plus éloignés vivent aux limites de l’Île-de-France, en Normandie et dans les hauts de France. Enfin, certains isolés (Lille, Colmar, Odessa) sont rattachés à notre activité.

PG01

Paris capitale européenne, lieu touristique et universitaire fréquenté, permet au groupe de bénéficier du passage ou des séjours de membres Subud étrangers qui viennent partager le latihan. Ce faisant leurs visites se font l’écho du mouvement international que forme Subud et nous rappellent que nous y sommes insérés. Ces temps derniers, nous avons reçu les visites de Muna Y. (Le Caire), Howard et Nastacha R. (Australie), Gian T. (Brésil), Noël L. (Israël), Halimah P. (Floride), Véra H.B. (Suisse), Hadani D.A. (Vancouver), Hardini D.A. (Indonésie), Dael M. (Israël), et Sandra C. (Belgique) avec laquelle nous envisageons d’organiser des échanges plus réguliers avec le groupe de Bruxelles.

Le latihan se pratique principalement à Paris, aux locaux de la rue Deguerry, mais également en d’autres lieux extérieurs à la capitale. Félix, Catherine K. et les résidents des Yvelines se réunissent 2 fois par mois dans une salle louée à l’Ermitage de Versailles (78). Matthew et Florence reçoivent un samedi par mois à leur domicile de Garennes sur Eure (27) ceux qui habitent la Normandie ou qui font le déplacement depuis Paris. Maxime et Bénédicte accueillent chaque dimanche à Saint-Leu (95) les résidents du Val-d’Oise.

PG02

Le groupe se réunit chaque mois afin d’échanger sur les questions relatives à son organisation ou aux relations aides et comité. Chaque réunion est suivie par le partage plus informel et festif d’un repas constitué par les plats et boissons apportés ou élaborés par les participants. D’autres rencontres ponctuent et enrichissent la vie du groupe. Un apéritif est prévu à chaque fin de mois et également pour célébrer une ouverture, ou souhaiter bienvenue à un visiteur de province ou de l’étranger. Les fêtes sont autant d’occasions de se retrouver en honorant une personne ou un événement particulier. L’anniversaire de Bapak, la fin du Ramadan en sont d’autres exemples.

Ces rencontres en apparences divertissantes n’en sont pas moins profondes. Ce sont autant de moments privilégiés, où dans notre relation aux autres s’expérimente aussi la présence du latihan. Au travers des qualités et des expressions de chacun s’éprouvent un sentiment d’aisance et d’intensité d’échange, de plaisir à partager. La guidée intérieure nous mène vers la reconnaissance de l’autre et de nous-mêmes.

Irfan (texte et photos) et Jean-Marc (photos)

Un travail d’édition

Lire les conférences de Bapak est indispensable. Nous n’étudions pas ces conférences, nous en ressentons le sens grâce à cette compréhension qui existe en nous, et cette compréhension nous vient de l’exercice spirituel de Subud. Il existe donc une étroite relation entre le latihan et les conférences : il est aussi insuffisant de lire les conférences sans faire le latihan que de faire le latihan continuellement sans lire ou écouter Bapak. (Ibu Rahayu, Semarang, le 5 mars 2010)

 

Préambule : Cet article relate un travail réalisé aujourd’hui par des membres du groupe Paris-IDF, qui concerne l’édition de conférences de Bapak et d’autres écrits sur Subud. Son objet n’est pas d’établir un historique des traductions et des éditions Subud, ni de comparer les différentes publications présentes ou passées. Depuis le début de Subud en France, plusieurs personnes se sont employées à traduire et publier la parole de Bapak, en particulier Luthfi A (de l’indonésien) et Maxime G (des versions anglaises). Nous formons le vœu que ces travaux soient le moment venu également reconnus et racontés. (Irfan)

 

Edition 01

Les conférences de Bapak (environ 1400) sont depuis plusieurs années rassemblées et classifiées par une équipe de l’ASM (Association Subud Mondiale). SPI (Subud Publications International) sa branche édition, a pour mission de les retranscrire, traduire et publier dans leur version complète. Des traductions sont ainsi réalisées dans plusieurs langues, et notamment en anglais pour une édition intégrale qui compte actuellement 32 volumes. Certaines sont disponibles sur le site web Subud Library.

Aujourd’hui, les membres Subud d’expression française accèdent à la lecture de ces conférences grâce aux traductions réalisées depuis les textes anglais, par une équipe de traducteurs officiels (Rashid C, Héloïse J, Hamidah J, Raphaëlle V, Faustine L.R) et leurs correcteurs. Ceux-ci travaillent sous la coordination de Pierre E, qui se charge de la mise en forme des textes et de leur dépôts sur le site web Subud Library (version française), où ils sont disponibles aux abonnés. Chaque mois, Pierre sélectionne une causerie que le comité ASF diffuse à ses membres.

Conjointement et depuis 2010, un travail d’édition est réalisé par des membres de Paris, qui a permis la publication de recueils de conférences de Bapak, d’Ibu Rahayu, et d’autres livres témoignant de la vie de Bapak. Cette équipe rassemble Faustine L.R, et Rashid C (traducteurs officiels), Dahlan L.R, Harlinah C, et Trisnani d’Y. Tous furent ouverts au latihan dans le courant des années 1960, hormis Trisnani qui les a rejoints plus récemment. Ils vécurent les débuts de Subud en France et assumèrent des responsabilités de comités et d’aides à différents niveaux (local, régional, ou national). Ils assurent aujourd’hui encore leur fonction d’aide au sein du groupe de Paris-IDF. Leur rôle d’aide s’est approfondi au fil du temps à la lecture et l’écoute de Bapak. Il a suscité également le besoin de partager ces conseils sur la pratique du latihan kejiwaan, et le souhait de les rendre accessibles dans les meilleures conditions aux membres Subud français.

Au sein de leur équipe, ils réunissent plusieurs compétences. Faustine traduit l’anglais qu’elle utilise depuis de nombreuses années. Elle a suivi des cours à l’Institut Britannique (traduction écrite, orale, et simultanée), et plus tard acquis une maîtrise de traduction à l’université de Paris Jussieu. Elle a été traductrice lors des congrès Subud d’Amanecer (1993), Spokane (1997), et Bali (2001). Rashid traduit l’anglais et l’indonésien. Il réside à Wisma Subud (Cilandak) depuis 1968, où il a bénéficié de la présence de Bapak jusqu’à la disparition de celui-ci en 1987. Il s’est ainsi familiarisé avec la langue qu’utilisait Bapak et le contenu de ses causeries. Dahlan conçoit la maquette des livres. Il effectue les relectures et corrections des textes avec la collaboration de Trisnani, puis se charge de leur mise en page et des relations avec l’imprimeur. Harlinah s’occupe de la vente des ouvrages et de la trésorerie qui y est liée.

Edition 02

Ce travail commença en 1998, lorsque Faustine accepta de participer avec Rashid, à la traduction des conférences de Bapak que publiaient SPI. Les volumes 2 et 3 furent ainsi traduits de l’anglais et publiés, mais l’édition en français s’interrompit, et Rashid souhaita s’arrêter. En 2008, puis 2009, Faustine qui appréciait beaucoup les livres de Luqman Mc Kingley décida de les traduire et de les publier avec l’aide de Dahlan et de Harlinah. “Voyage au-delà des étoiles” est une biographie romancée de la vie de Bapak, et “Adam et ses enfants” une sélection d’extraits de conférences de Bapak explicitant le développement de la vie humaine. En 2011, ils travaillèrent sur les livres de souvenirs de Varindra Vittachi, “Reporter en Subud” et “Mission Subud” réunis en un seul volume. Celui-ci évoque notamment les débuts du développement de Subud dans le monde. En 2012, ils publièrent “les conférences de Bapak en France” pour la période de 1959 à 1967. Dans le même temps, Faustine traduisait régulièrement les conférences d’Ibu Rahayu, qui furent plus tard réunies en volume (2 tomes à ce jour).

Rashid après une longue période d’arrêt et lors d’un voyage de Dahlan et Faustine à Cilandak, fit part de son souhait de traduire à nouveau des conférences de Bapak. La singularité du projet consistait de partir des versions indonésiennes, et de les choisir en fonction de leur originalité. De 2012 à 2017, six recueils furent ainsi publiés. En 2013, ils éditèrent selon la même approche, une nouvelle version de “Susila Budhi Dharma” résultat de plusieurs années d’élaboration. En cette fin d’année 2018, c’est un autre projet qu’ils achèvent : traduire de l’anglais le nouveau guide à l’attention des aides “Conseils et recommandations aux aides de Bapak”, constitué d’extraits de conférences sélectionnés par une équipe de l’ASM ces quatre dernières années, et qui a été approuvé lors du dernier congrès mondial de Freiburg.

En moins d’une dizaine d’années, leur travail a permis d’éditer une quinzaine d’ouvrages en langue française. Ces livres se présentent dans un format A5 (15 x 21cm) et n’excèdent pas les 150 à 200 pages, reliées sous une couverture bleu profond où sont inscrits en jaune d’or le titre et le symbole Subud aux sept cercles concentriques. Les publications sont prises en charge par SPI, ASF, ou Dahlan et Faustine. Le cout de l’impression est assuré par ces éditeurs qui peuvent recevoir l’aide éventuelle d‘une subvention privée. Ainsi, la fondation Guerrand Hermès finança l’impression des six recueils de conférences et “Susila Budhi Dharma”, édités par SPI. Une partie des frais est remboursée par les ventes. Chaque tirage comporte 50 exemplaires suivis d’une réimpression si nécessaire.

Bibliographie

Ces éditions sont remarquables en ce qu’elles offrent aux lecteurs français et francophones, des traductions réalisées et vérifiées au plus près des documents originaux, réunies dans des ouvrages soignés et agréables à utiliser. Ceci est d’autant plus précieux que beaucoup des échanges et des publications de l’organisation Subud se font aujourd’hui en langue anglaise et de manière numérique. Si ce n’est déjà fait, nous vous invitons à découvrir ces livres, et d’y appréhender une fois encore la profondeur et la richesse des conseils de Bapak. Nous vous en souhaitons bonne lecture.

Irfan

Bapak à Paris

Le fondement du latihan de subud est simplement la grâce de Dieu. Si c’est par elle que nous pouvons faire le latihan, et être entrainés par le latihan, alors c’est vers Dieu que se trouve la direction du latihan. Le fondement et la direction ne font qu’un. Dieu nous enseigne et nous indique la direction pour aller vers lui. (Bapak, Paris, 14 juillet 1964).

Lors de ces multiples voyages autour du monde, afin d’apporter conseils et explications aux membres Subud du monde entier, Bapak vint cinq fois à Paris (novembre 1959, juillet 1964, avril 1967, août 1970 et 1977). Plusieurs conférences en témoignent (dont le recueil traduit en français : Bapak en France). Les archives ASF contiennent également d’autres traces de ses visites, notamment des photos. Ces photos ont été prises par Léona S., membre née en Allemagne et qui vécut une partie de sa vie à Paris jusqu’à son décès en 2002. Parmi celles-ci, de rares négatifs dont une pellicule de format 24x36mm et un grand format 60x70mm. A part le grand format la plupart des vues n’ont jamais fait l’objet de tirage papier.

Que voyons-nous ?

BPK PARIS 01

En avril 1967 Bapak et ses proches (Ibu, Ismana, Tuti, et Mastuti) posent devant l’objectif. Ils sont sur le parvis du Trocadéro. Derrière eux et au loin, estompée par une légère brume se dresse la tour Eiffel. Le temps est encore frais et tous sont vêtus de manteaux ou de pardessus. Bapak porte un chapeau. Les femmes portent un foulard noué autour du cou ou sur leur tête. Ils sont debout, seule Ibu est assise. La photo est emblématique : Bapak et sa famille devant ce monument qui se dresse vers le ciel, et qui est connu à travers le monde comme un symbole de Paris.

BPK PARIS 02

En 1964, c’est un reportage dans un registre plus familier qui montre des instants de la vie de Bapak, de ceux qui l’accompagnent, et des personnes venues l’écouter, lors de son séjour qui dura du 9 au 18 juillet. Nous sommes à l’entrée du bâtiment où va se dérouler la conférence. Une Citroën DS de couleur claire arrive conduite par une jeune femme. A sa droite un homme. A l’arrière, assis de droite à gauche : Bapak, Usman (traducteur de Bapak) et Asikin (un aide de Bapak). Le flanc de la voiture est éraflé. Un homme est debout près du véhicule, chaussé de pantoufles à motifs qui rendent étrange sa tenue. La portière arrière ouverte, Bapak sort de la voiture en souriant. Il tient une cigarette à la main, franchit le seuil d’une démarche élégante, suivis d’Usman et d’Asikin.

BPK PARIS 03

Pour ce qui est de l’essentiel, la conférence, nous n’avons aucune vue, mais nous disposons de sa transcription (voir recueil cité plus haut). Plus tard lors d’une pause nous pouvons reconnaître parmi les personnes présentes, Vavindra Vittachi, John Bennett, Richard Engels, Léonard Lassalle, et d’autres membres moins connus. Ils discutent, sourient, fument. Le temps est chaud et ils sont heureux d’être là.

BPK PARIS 04

Quelques jours plus tard, nous sommes à l’aéroport d’Orly, dans les salons d’attente avant l’embarquement pour Genève. Bapak et ses proches attendent l’heure du départ. Des membres sont venus les accompagner. Bapak attend silencieux, ou il parle avec Usman, feuillette un album de bande dessinée de Hergé (une aventure de Tintin et Milou). Puis c’est l’heure de partir, un dernier sourire, un signe de la main, la descente de l‘escalier d’embarquement, et le bus les emmène sur la piste jusqu’à l’avion.

BPK PARIS 05

Pour Bapak, le voyage continue. Selon une estimation, au cours de sa vie il aura parcouru près de 800 000 km partageant sans relâche le don du latihan avec des personnes du monde entier. Sur ce long périple Bapak se sera arrêté cinq fois à Paris, et nous pensons à lui avec une profonde reconnaissance.

Irfan (texte) et Léona S. (photos)

Les archives : un projet en cours

Si une chose existe, elle a forcément une source. Avant que Subud ne se propage davantage, nous devons nous souvenir d’où Subud est venu, et nous réalisons que c’est Bapak la seule source de Subud. Mais comment conserver Bapak ? Nous ne pouvons pas conserver Bapak, il n’est plus de ce monde, nous ne pouvons conserver que son œuvre. (Ibu Rahayu, Cilandak, 23 novembre 2013)

ARCHIVES

Depuis sa création à la fin des années 1950, le groupe Subud en France, sous ses différentes dénominations a conservé des documents relatifs à son organisation et son activité. Au fil du temps, par la conservation des écrits et papiers qui semblaient importants, des archives se sont constituées. La plupart sont entreposées dans les locaux du groupe de Paris Ile-de-France (rue Deguerry). Leur volume en croissance constante nécessite de la place, et leur stockage se faisait en plusieurs endroits (cave, rayonnages et placards divers). Une première action fut de les réunir et les ranger en un seul emplacement défini. Plusieurs cartons exposés à l’humidité du sous-sol furent ainsi récupérés. Ce regroupement réalisé, il apparut nécessaire d’envisager leur gestion globale afin de pouvoir les consulter selon les besoins. C’est en conséquence un véritable projet d’archivage qu’il s’agissait d’entreprendre.

En juillet 2017, suite aux travaux de rénovation des locaux (voir article “La rénovation des locaux 2014-2016”), un rangement fut consacré aux archives, 14 ml de rayonnage qu’ils convenaient de fermer par des portes pour des raisons fonctionnelles et de sécurité. Armand S. menuisier amateur et talentueux les réalisa selon un dessin conçu par Irfan L. : 8 portes réparties sur 2 hauteurs, soit un ensemble de 2,6 x 2,6 m. Armand S. vint quatre samedis de la période estivale pour les mettre en œuvre. Préalablement, les pièces de bois principales (le bâti, les portes, et les étagères manquantes) furent préparées dans son atelier. Ensuite sur place, il procéda au montage par découpes ponctuelles et ajustements définitifs. Enfin un samedi de septembre, Simon et Irfan démontèrent une dernière fois les portes et procédèrent à leur finition en chanfreinant les rives. Actuellement, Emanuel C. réalise les travaux d’enduit et de peinture. Plusieurs jours lui seront nécessaires afin de donner son aspect final à l’ouvrage.

Auparavant en septembre 2017, Armand B. se proposa spontanément pour être responsable des archives. Armand B. avait travaillé plusieurs années pour WSA (Association Subud Mondiale) comme coordinateur des archives de Bapak. Son expérience offrait une compétence précieuse et utile pour envisager l’organisation de notre propre fond. Il demanda à Joséfa M., membre Subud de la région lyonnaise et archiviste de profession, de l’aider par son expertise à élaborer ensemble un projet d’archivage.

Selon une première approche les archives actuelles représentent un volume d’environ 3 m3 réparti sur 14 ml de rayonnage. Les documents principaux sont les suivants :

  • pièces administratives (actes de propriétés, statuts, contrats de prêts…)
  • bilans et pièces comptables
  • publications diverses (Pewarta, Chroniques Subud de France, Subud Voice…)
  • livres, recueils, témoignages, traductions, photos
  • rapport d’activités, comptes rendus de réunion
  • listes et cartes de membres
  • correspondances

Un premier tri a été réalisé. Les anciennes publications ont été rangées en séries complètes, dont 3 exemplaires ont été conservés. Pour les plus anciennes et certaines photos une numérisation est en cours. La totalité des documents est maintenant conservé selon un ordre provisoire. Le projet d’archivage est en cours d’élaboration et s’envisage selon quelques axes principaux :

  •  l’inventaire et le classement
  •  la conservation (physique et numérique)
  •  la possibilité de consultation

Ces différentes étapes posent des problèmes méthodologiques et techniques : choix du classement, relation entre l’établissement de ce répertoire et ceux préconisés par les archives mondiales du WSA, échanges informatiques envisageables, et enfin, les moyens humains et matériel pour la réalisation. C’est une entreprise qui peut apparaître longue, voir complexe. Quel est alors l’intérêt de se lancer dans un tel projet, sa motivation profonde ?

BPK+RECUEILS

Les réponses peuvent s’apprécier à plusieurs niveaux. Le premier est d’ordre administratif, par l’obligation pour une association de conserver toutes pièces justificatives. Un autre est d’ordre historique. Les archives sont les traces d’une histoire et la sauvegarde de sa mémoire. Dans notre cas, les archives de Subud en France, au même titre que celles des autres pays où le latihan est pratiqué, témoignent du développement de Subud. Ce développement peut être considéré dans son ampleur et sa diversité, à l’inverse il ramène à son commencement : Bapak. En effet, Bapak est celui qui a reçu et transmis le latihan de Subud. C’est également lui qui a mis en place l’organisation du même nom, c’est à dire la structure humaine et matérielle pour que le latihan puisse se transmette dans les différents pays du monde. Les causeries et conseils de Bapak, de même que les différents organismes et associations Subud, les travaux, activités, et missions réalisées par celles-ci, attestent de cette origine continuant son déploiement. Pour envisager son devenir il convient certainement de se reporter à cette source afin qu’elle continue de le porter et de l’inspirer. En ce sens, le projet des archives en est l’expression et le rappel.

Irfan

La création du Groupe Paris Ile-de-France (18 novembre 2017)

carte-ile-de-france B

Le samedi 18 novembre 2017, les groupes de Paris et de Versailles ont fusionné administrativement pour devenir le groupe Paris Ile-de-France. Cette nouvelle entité s’organise selon un modèle déjà réalisé par d’autres groupes en France tels que les groupes Sud-Ouest et Sud-Est. Elle permettra ainsi de considérer l’ensemble des personnes qui pratiquent le latihan sur la région de Paris et de l’Ile de France qu’elles soient en groupe, en petit nombre, ou isolées, et d’assurer un lien indispensable entre elles. Nous espérons que cette démarche qui débute nous aidera à nous agrandir tant géographiquement qu’intérieurement.

Irfan

La rénovation des locaux (2014 – 2016)

Rénovation : action de remettre à neuf par de profondes transformations  (Larousse)

Depuis plusieurs années le groupe de Paris se posait la question de la rénovation de ses locaux. Différentes tentatives n’avaient pu aboutir. Au début de l’année 2014, un membre proposa au comité du groupe une participation financière substantielle pour rénover les locaux. Un processus se mit alors en place qui nous mena de l’élaboration d’un projet à sa réalisation, en passant par la recherche de son financement. Ce travail dura 2 années et demi.

Le comité de Paris était alors constitué par Trisnani d’Y. (Présidente), Dahlan L. R. (Vice-président) et Richard C. (Responsable des locations). Le comité fit appel à Irfan L., architecte de profession et membre du groupe, pour concevoir le projet architectural et mener les travaux. Dans un premier temps, Irfan réalisa un relevé des locaux afin d’appréhender les caractéristiques dimensionnelle et technique de l’existant. Une consultation fut ensuite lancée auprès des membres et des locataires pour connaître leurs besoins et suggestions. Ces éléments aboutirent en février 2015, à la définition d’un programme, puis à la formalisation du projet.

DEG plans

Les locaux de la rue Deguerry se répartissent sur 2 niveaux dont 80 m² en rez-de-chaussée sur rue, et 60 m² en étage. Ils comprennent 2 salles, un bureau, un salon cuisine, et des annexes. Depuis leur date d’acquisition, il y a plus de trente ans, ils n’avaient pas été réaménagés, sauf remplacement ponctuel de revêtement de sols ou de peinture. Aussi, des problèmes de fonctionnalité (absence de rangement, liaisons malaisées entre pièces), de confort (absence d’isolation et de vitrage thermique, faiblesse du chauffage), de vétusté (revêtement de sols, peinture, mobilier), et de sécurité (non-conformité des issues de secours et de l’installation électrique) rendaient le lieu inapproprié. Le projet proposait de solutionner ces différents sujets, par un aménagement simple, fonctionnel, et plus confortable d’usage, dont les éléments principaux étaient les suivants :

  • l’agrandissement des portes du salon d’accueil et de la salle de l’étage facilitant leurs accès et offrant une continuité visuelle
  •  la réorganisation de la cuisine intégrant dans un meuble les différents équipements nécessaires (frigo, micro-ondes, évier, rangement)
  • la création de pièces de rangement spécifiques tant pour le matériel des locataires, que pour celui de l’association
  • le changement complet du réseau électrique, et partiel des radiateurs
  • l’isolation des parois exposées à l’extérieur
  • la mise en œuvre de fenêtres à double vitrage et le changement de la vitrine en façade du rez-de-chaussée
  • l’habillage sous doublages des canalisations et réseaux, tant en parois qu’en plafonds
  • la rénovation des parquets en chêne et le remplacement des revêtements de sols souples
  • la réalisation de nouveaux faux plafonds dans les deux salles, l’entrée et l’escalier
  • la mise en peinture de l’ensemble des parois et plafonds

Notre estimation du coût des travaux indiquait que nous ne disposions que de la moitié des fonds nécessaires. Une phase de recherche financière s’ouvrit alors. Un appel à contribution fut lancé auprès des membres du groupe et de la fraternité française qui permit au fil de plusieurs mois d’accroitre notre financement. Le projet fut également simplifié par l’abandon de prestations non essentielles ou bien réalisables ultérieurement. Cependant, il manquait toujours une partie du montant. Plusieurs mois passèrent et la date choisie pour les travaux dut être reportée. Nous avions l’impression d’avoir parcouru tout le chemin possible, mais que nos efforts ne nous permettraient pas d’atteindre le but que nous nous étions fixé. Une année passa ainsi quand nous apprîmes la vente du local de Versailles. Le Comité National nous proposa alors de nous allouer une part des revenus de cette vente pour finaliser notre budget. Cette décision fut soumise au congrès national de mai 2016 et votée par la majorité des membres de l’association. En mai, nous lançâmes la consultation des entreprises et en sélectionnâmes une qui correspondait à nos moyens.

En juin, le chantier pouvait enfin commencer. Il se déroula durant les vacances d’été (juin et juillet) afin d’éviter la période des locations. Le latihan se pratiquait dans une salle extérieure prêtée par Trisnani. L’entreprise se révéla compétente et attachée à réaliser un travail soigné. Elle prit notamment à sa charge certains petits travaux qui n’avaient pu être prévus avant démolition. Courant septembre, le groupe et les locataires réinvestirent les locaux. Jusqu’à la fin de l’année, des agencements intérieurs furent réalisés par certains membres sous la conduite de Trisnani et de Dahlan, qui concernaient la pose de rideaux, de tapis, ainsi que la réfection du mobilier.

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Le 7 janvier 2017, une fête d’inauguration vint couronner la fin des travaux de rénovation, et remercier les différents participants à ce travail de plus de 2 années, donateurs, concepteur, comités de Paris et National, entreprise, ainsi que tous les membres qui y avaient participé de manières diverses.

Pour le groupe de Paris le bénéfice de cette rénovation s’est traduit sur plusieurs plans. Le plus immédiat est la chance de disposer d’un lieu transformé et remis à neuf. Certains d’entre nous témoignent que cela a également eut une influence sur leur latihan qui s’en trouve allégé et plus fort. Ces travaux ont également offert au groupe l’opportunité de s’investir dans une entreprise commune, d’en partager les avancées, les difficultés, et le résultat final. Une telle expérience n’était plus arrivée depuis longtemps. Ce parcours nous indique que cela a été possible, que nous avons la capacité ensemble d’élaborer des projets et de les réaliser. Nous formulons le vœu que d’autres puissent bientôt apparaître et s’accomplir.

Irfan