Les archives : un projet en cours

Si une chose existe, elle a forcément une source. Avant que Subud ne se propage davantage, nous devons nous souvenir d’où Subud est venu, et nous réalisons que c’est Bapak la seule source de Subud. Mais comment conserver Bapak ? Nous ne pouvons pas conserver Bapak, il n’est plus de ce monde, nous ne pouvons conserver que son œuvre. (Ibu Rahayu, Cilandak, 23 novembre 2013)

ARCHIVES

Depuis sa création à la fin des années 1950, le groupe Subud en France, sous ses différentes dénominations a conservé des documents relatifs à son organisation et son activité. Au fil du temps, par la conservation des écrits et papiers qui semblaient importants, des archives se sont constituées. La plupart sont entreposées dans les locaux du groupe de Paris Ile-de-France (rue Deguerry). Leur volume en croissance constante nécessite de la place, et leur stockage se faisait en plusieurs endroits (cave, rayonnages et placards divers). Une première action fut de les réunir et les ranger en un seul emplacement défini. Plusieurs cartons exposés à l’humidité du sous-sol furent ainsi récupérés. Ce regroupement réalisé, il apparut nécessaire d’envisager leur gestion globale afin de pouvoir les consulter selon les besoins. C’est en conséquence un véritable projet d’archivage qu’il s’agissait d’entreprendre.

En juillet 2017, suite aux travaux de rénovation des locaux (voir article “La rénovation des locaux 2014-2016”), un rangement fut consacré aux archives, 14 ml de rayonnage qu’ils convenaient de fermer par des portes pour des raisons fonctionnelles et de sécurité. Armand S. menuisier amateur et talentueux les réalisa selon un dessin conçu par Irfan L. : 8 portes réparties sur 2 hauteurs, soit un ensemble de 2,6 x 2,6 m. Armand S. vint quatre samedis de la période estivale pour les mettre en œuvre. Préalablement, les pièces de bois principales (le bâti, les portes, et les étagères manquantes) furent préparées dans son atelier. Ensuite sur place, il procéda au montage par découpes ponctuelles et ajustements définitifs. Enfin un samedi de septembre, Simon et Irfan démontèrent une dernière fois les portes et procédèrent à leur finition en chanfreinant les rives. Actuellement, Emanuel C. réalise les travaux d’enduit et de peinture. Plusieurs jours lui seront nécessaires afin de donner son aspect final à l’ouvrage.

Auparavant en septembre 2017, Armand B. se proposa spontanément pour être responsable des archives. Armand B. avait travaillé plusieurs années pour WSA (Association Subud Mondiale) comme coordinateur des archives de Bapak. Son expérience offrait une compétence précieuse et utile pour envisager l’organisation de notre propre fond. Il demanda à Joséfa M., membre Subud de la région lyonnaise et archiviste de profession, de l’aider par son expertise à élaborer ensemble un projet d’archivage.

Selon une première approche les archives actuelles représentent un volume d’environ 3 m3 réparti sur 14 ml de rayonnage. Les documents principaux sont les suivants :

  • pièces administratives (actes de propriétés, statuts, contrats de prêts…)
  • bilans et pièces comptables
  • publications diverses (Pewarta, Chroniques Subud de France, Subud Voice…)
  • livres, recueils, témoignages, traductions, photos
  • rapport d’activités, comptes rendus de réunion
  • listes et cartes de membres
  • correspondances

Un premier tri a été réalisé. Les anciennes publications ont été rangées en séries complètes, dont 3 exemplaires ont été conservés. Pour les plus anciennes et certaines photos une numérisation est en cours. La totalité des documents est maintenant conservé selon un ordre provisoire. Le projet d’archivage est en cours d’élaboration et s’envisage selon quelques axes principaux :

  •  l’inventaire et le classement
  •  la conservation (physique et numérique)
  •  la possibilité de consultation

Ces différentes étapes posent des problèmes méthodologiques et techniques : choix du classement, relation entre l’établissement de ce répertoire et ceux préconisés par les archives mondiales du WSA, échanges informatiques envisageables, et enfin, les moyens humains et matériel pour la réalisation. C’est une entreprise qui peut apparaître longue, voir complexe. Quel est alors l’intérêt de se lancer dans un tel projet, sa motivation profonde ?

BPK+RECUEILS

Les réponses peuvent s’apprécier à plusieurs niveaux. Le premier est d’ordre administratif, par l’obligation pour une association de conserver toutes pièces justificatives. Un autre est d’ordre historique. Les archives sont les traces d’une histoire et la sauvegarde de sa mémoire. Dans notre cas, les archives de Subud en France, au même titre que celles des autres pays où le latihan est pratiqué, témoignent du développement de Subud. Ce développement peut être considéré dans son ampleur et sa diversité, à l’inverse il ramène à son commencement : Bapak. En effet, Bapak est celui qui a reçu et transmis le latihan de Subud. C’est également lui qui a mis en place l’organisation du même nom, c’est à dire la structure humaine et matérielle pour que le latihan puisse se transmette dans les différents pays du monde. Les causeries et conseils de Bapak, de même que les différents organismes et associations Subud, les travaux, activités, et missions réalisées par celles-ci, attestent de cette origine continuant son déploiement. Pour envisager son devenir il convient certainement de se reporter à cette source afin qu’elle continue de le porter et de l’inspirer. En ce sens, le projet des archives en est l’expression et le rappel.

Irfan